L’EGLISE FORTIFIEE 

Le sommet de la Pousterle est couronné par notre Eglise, dont la silhouette est dominée par l’imposant ensemble fortifié constitué par le chevet pentagonal et les tours.

Si la date de sa fondation reste encore mystérieuse et se prête à de nombreuses théories, il est de toute évidence certain qu’elle remonte au moins au IXème siècle. A ses débuts, l’édifice est modeste, de forme parallélépipède et avec une charpente en bois. 

Le 4 décembre de l’an de grâce 993, l'église est léguée aux riches moines de Psalmody qui vont très vite l’investir du fait de son emplacement, idéalement situé sur la route du sel et à proximité du gué antique permettant le passage du Gardon. 

Entre le XI et le XIIème siècle, les moines la restaurent et la réhaussent. La charpente en bois est remplacée par une voûte en pierre. L'église est rattachée à un monastère dont il ne reste, à ce jour, que les vestiges d’un cloitre. 

Vers 1356, les moines, gênés par la concurrence des faux sauniers, y érigent des tours surmontant les bras du transept pour guetter leurs faits et gestes. Au fur et à mesures des années, les tensions et combats entre les deux camps vont devenir de plus en plus rudes et les tours deviendront un moyen de défense militaire. 

De style roman primitif et en forme de croix latine, l'église fut construite avec les débris de l’ancien aqueduc romain alimentant la ville de Nîmes en eau. C’est d’ailleurs un des monuments de la région renfermant le plus de pierres et de concrétions de l’aqueduc antique. 

L'église a été classée monument historique en 1907.

LA FONTAINE LAVOIR IMPERIALE

Participant grandement à la beauté de notre village, la Fontaine Lavoir Impériale est un incontournable de notre commune de part son Histoire, son cadre et son emplacement.

Ici jaillit une source abondante et connue depuis des temps antiques qui sillonne la pittoresque vallée de Saint Bonnet du Gard en donnant naissance au ruisseau de Lafoux qui se déverse dans le Gardon à quelques lieux d’ici. L’eau de cette dernière est captée par un premier bassin qui avait pour fonction de fournir l’eau de boisson aux habitants du village. 

L’excédent d’eau sort par un canal alimentant un second bassin qui servait d’abreuvoir pour les bestiaux. Celui-ci comprend en son cœur une colonne surmontée d’un buste de l’Empereur Napoléon.  Derrière ce bassin, vous pouvez apercevoir deux cippes en calcaire.  Enfin l’eau circule vers un troisième bassin. Il s’agit du lavoir, qui avait pour vocation première de permettre de rincer le linge après l’avoir lavé mais également pour fonction de servir de lieu de rassemblement pour les lavandières. 

La Fontaine Lavoir Impériale fut inaugurée en 1809. La toiture du lavoir, elle, a été rajoutée en 1862.

Ombragée par des platanes et des ormes, offrant un lieu délicieusement frais en été, la place qui s’organise autour de la source abondante, devient le cœur palpitant du village. Elle est un lieu de rassemblement pour les anciens et d’amusement pour les jeunes. Toutes les générations aiment s’y réunir, y faire la fête et profiter de l’ambiance familiale et de la cuisine gourmande que propose le « Café de la Fontaine » qui la borde,toujours sous le regard illustre de l’Empereur. Pas étonnant que le peintre de la femme, Jacques Favre de Thierrens, venait en ce lieu, chercher l’inspiration. 

L’OPPIDUM DU MARDUEL 

L’oppidum du Marduel est situé à la jonction des communes de Remoulins, de Sernhac et de Saint-Bonnet-du-Gard, la plus grande partie des vestiges archéologiques se situant sur cette dernière commune. Le site archéologique comprend un habitat perché sur la face orientale de la colline du Marduel et une zone basse sur la rive droite du Gardon, au pied de la colline, s’étalant sur le lieu-dit du Lafoux. 

L’ensemble de l’habitat dominait un gué qui permettait le passage sur le Gardon et contrôlait un carrefour de voies antiques qui s’y présentait.  Ainsi son emplacement proche du Gardon et sur un carrefour de voies est dû à un choix délibéré et astucieux qui lui permit de se développer commercialement et culturellement tout en assurant sa défense grâce à un rempart monumental mis en place vers -525 av J.C. 

Si au XI ème siècle av J.C. , le site voit les premières traces de fréquentation humaine, il faudra attendre le IXème siècle av J.C. pour qu’un premier petit village de cabanes en matériaux légers et en torchis s’installe. Dans le courant du VII et du VI ème siècle av J.C, les habitats y sont dispersés et les archéologues subodorent, en son sommet, la présence d’un sanctuaire dédié au culte des héros. C’est à partir de la fin du VIème siècle av J.C que le Marduel va connaitre son essor, grâce à l’arrivée des Grecques sur le littoral provençal et languedocien. 

Le site comprend également des carrières gallo-grecques à ciel ouvert. 

La place qu’occupe le Marduel durant l’Age du Fer semble importante comme l’atteste les nombreux témoignages de son commerce et de son influence culturelle avec le monde méditerranéen. Si on se réfère aux nombreuses études archéologiques à son sujet, le Marduel est un site majeur dans le secteur du VIème au Ier siècle av J.C.

Vers l’an X de notre ère, avec la Pax Romana, le site en hauteur est abandonné au profit du quartier bas.

 

LA TOUR DE L'HORLOGE

Construite en 1846, après trente-huit années de débat, la tour de l’horloge, appelée aussi beffroi communal, rythme, depuis, les diverses étapes de la journée de travail, sonnant les heures, les demi-heures et l'Angélus (3 fois par jour à 7h, 12h et 19h).

De plan carré, elle est composée de quatre horloges sur chacune de ses faces. Elle est couronnée, en son sommet, par un campanile fait en métal forgé et surmonté d’une croix bourdonnée. Ce campanile a pour fonction de soutenir la « Cloche des Heures ».

Cette cloche, qui pèse 406 kg, est là pour sonner les heures laïques indépendamment de celles du curé. Cette dernière comprend une légende latine « Sit Nomen Domini Benedictum » ( Bénit soit le Nom du Seigneur ) mais également le nom du maire en exercice lors de sa construction , M. Barnouin, ainsi que celle du curé en fonction à l’époque et des membres du conseil municipal de l’année 1846. Par ailleurs, celle-ci est décorée d’un Christ en croix entre deux moulures à feuilles d’acanthe et comprend le nom de la fonderie qui l’a réalisée : « Perre Pierron & Fils Ainé à Avignon».

LE PORCHE MEDIEVAL

Vestige du castrum et de l’ancien rempart médiéval démantelé par les habitants du village à la vision des canons des troupes du Duc de Rohan, lors des rebellions huguenotes, le Porche se dressant devant vous, marquait autrefois l’entrée de l’ancien village médiéval, du monastère des moines de Psalmodi et le début de la montée de la Pousterle, dont le nom désigne une rue étroite et pentue.  

De l’intérieur, on distingue encore la glissière d’une ancienne herse ou porte ainsi que des trous barriers de l'ancien système de fermeture.

On peut observer que le grand bloc en première assise sur le rocher du jambage gauche est extrait de l’ancien aqueduc romain qui alimentait l’antique cité de Nîmes en eau.

LES CALADES 

Passé le porche médiéval, vous empruntez un chemin empierré de galets, pentu et typique de notre Midi, qu’on nomme « calade » et qui est la francisation du terme de la langue d’Oc « Calada » signifiant : « La pierre silencieuse qui sert à paver les rues ».

LES CROIX DE SAINT BONNET DU GARD

Saint Bonnet du Gard possède un patrimoine religieux parsemé de croix rappelant au promeneur la foi de ceux qui l’ont précédé. Ainsi les croix sont bien présentes chez nous : croix de clocher, croix de mission, croix de jubilé, croix de chemins, croix de carrefour, croix monumentale etc… 

Ici, on peut encore les contempler et les voir autrement qu’un simple élément décoratif. Il faut les regarder tout d’abord pour déchiffrer les messages qu’elles portent, mais également parce que ce sont des monuments simples et beaux, qui témoignent de l’habileté des artisans qui les ont réalisées et qui sont un rappel de tous ceux qui nous ont précédé sur ces chemins.  A travers une balade sur notre territoire venez les découvrir et déchiffrer leurs messages. 

LE MOULIN A VENT DE GARRIGUES BASSES 

Si vous vous promenez dans ce secteur, qu’on appelle « Garrigues Basses », vous apercevrez, à travers les chênaies , sur une petite bute en hauteur tapissée de cistes et de thym, les ruines d’un ancien moulin à vent qui fut en activité de la fin du XVIIIème siècle jusqu’à la première décennie du XIXème siècle. 

Saint Bonnet du Gard est historiquement fortement liée aux moulins. A l’intérieur de l’église, on retrouve un tableau dédié à Sainte Catherine, patronne des meuniers. Dans la lecture des archives et la visite de certaines bâtisses, on sait que la commune était, autrefois, dotée de plusieurs moulins à eau et à huiles qui, aujourd’hui, ont disparu ou se retrouvent dans des propriétés privées.  Toutefois, si vous empruntez le chemin du Sablas, vous avez la possibilité de visiter un moulin à huile toujours en fonction et plus récent : le Moulin de Cante Perdrix. Labellisé AOP de Nîmes, celui-ci propose une fabrication traditionnelle d’huile d’olive ainsi que des ateliers de dégustations

LA PLACETTE DE LA RUE DU MERLE  

Juste située au pied de l’église et de l’ancien presbytère, cette jolie placette dans la rue du Merle est mise en valeur par un encadrement en vieilles pierres, une calade et par la présence d’acanthes mais aussi de lierres, vigne vierge et passiflore qui s’élancent sur les façades des maisons empierrées. 

Au centre de ce lieu, un olivier a été placé dans un encerclement en pierre s’harmonisant avec la calade. L’arbre de la sagesse et de la paix , fidèle à la vie, semble trouver ici sa vraie place tant celui-ci a marqué l’histoire de notre territoire. 

LA PLACE DE LA MAIRIE  

Vous êtes ici au cœur du village. Cette place de caractère a toute une histoire à vous raconter. Elle doit tout d’abord son nom, au fait qu’en son sein se tenait autrefois l’ancienne mairie. 

En ce lieu, notre œil avisé est attiré par une croix qui caractérise bien le lieu. Cette dernière est appelée « croix de passion » ou « croix de mission » car elle porte avec elle les symboles attribués aux derniers jours de Jésus, à la Passion du Christ, afin de commémorer une manifestation appelée « mission », mais aussi pour entretenir et stimuler la foi des fidèles remontant le village en direction l’église. Celle-ci est comme un livre ouvert nous racontant de manière synthétique la succession des évènements bibliques cités précédemment. 

 Enfin, il est intéressant de savoir qu’autrefois cette place comprenait deux écoles : à savoir une école des garçons qui était située au sein même de l’ancienne mairie  et une école des filles , nommée « Ecole de la Présentation de Marie », administrée par des sœurs de Bourg Saint Andéol, dont vous pouvez apercevoir encore quelques traces à travers deux statues de la Vierge ( une première se trouvant à la droite de la plaque de rue « Place de la Mairie » et la seconde étant située dans une niche placée au-dessus d’une porte que vous retrouverez en remontant la rue des Fleurs). 

L’AQUEDUC ROMAIN DE NEMAUSUS A TRAVERS NOTRE COMMUNE 

Dès le milieu du Ier siècle de notre ère, entre les règnes des empereurs Caligula et Claude Ier, la cité de Nemausus ( Nîmes ) , dans un besoin grandissant d’eau, se dote d’un aqueduc puisant l’eau depuis la Source de l’Eure située à Ucetia (Uzès), s’étendant sur 50 km et traversant les communes d’Uzès, Saint Maximin, Argilliers, Vers Pont du Gard, Remoulins, Saint Bonnet du Gard, Sernhac, Lédenon, Bezouce, Saint Gervazy, Marguerittes et Nîmes.

Si cet aqueduc doit sa postérité au célèbre Pont du Gard et aux tunnels de Sernhac, il est toutefois intéressant d’évoquer que plusieurs tronçons de celui-ci sont visibles sur notre village et que des réemplois de concrétions et de mortiers de chaux sont visibles sur les murs de notre église , de nos remparts et de quelques habitations.